Lansiné Camara, guérisseur à Damaro, a inventé pour lui-même un alphabet pour écrire le malinké : son écriture s’appelle le nkan (ce n’est ni l’alphabet latin, ni arabe, ni le nko), il nomme les lettres une à une sur son cahier. L’alphabet comprend 28 lettres. Il transcrit tous les sons en maninka.

Il écrit par exemple « je vais au marché ».

Il a les chiffres, il montre 1, 2, 3… Il écrit « 2000 ». Il montre le 0.

Il dit : « C’est Dieu qui m’a don é le secret des médicaments. J’étais un simple agriculteur, je ne savais ni lire ni écrire ni le nko ni l’arabe ni le français. Dans un rêve, Dieu m’a montré les plantes et leurs valeurs médicinales. J’ai dit : tu me donnes tout ça et je n’ai rien appris, comment vais-je l’écrire ? Dans un autre sommeil, Dieu m’a montré les écritures et il m’a dit ceci c’est a, ba, ka… J’ai continué et maintenant je peux couramment écrire. Avant je n’enseignais pas cela aux gens. Maintenant j’ai commencé à vulgariser mon alphabet, à commencer par ma femme. Pour le moment, il n’y a que moi et ma femme qui lisons couramment et nous nous battons pour le vulgariser ».

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